
Je photographie toujours les mêmes paysages : les forêts proches ou celles des Vosges, les parois rocheuses des Alpes, les plages et les falaises en Normandie qui à force me sont familières. Je porte ces paysages avec moi, j’essaye d’en saisir la substance, j’y retourne encore et encore, année après année, je revisite les mêmes lieux pour m’en imprégner.
La nature n’est pas statique, les changements peuvent être imperceptibles ou spectaculaires. La plage de galets qu’on a parcouru hier n’est plus tout à fait la même aujourd’hui. Un paysage n’est pas définitif, il impose son rythme au photographe, l’invite à rester en mouvement, à repenser ses repères et ses cadrages, à faire face au flux subtil des changements.